Tout était vraiment n'importe quoi, depuis l'accident qui c'était produit il y a deux jours, à la Tour Oxygène. Une vraie catastrophe qui je sais, aurais pu être évité. Et très honnêtement, je commençais sérieusement à flipper. Pourquoi ? Et bien parce que j'étais quand même directrice d'un des plus gros bâtiments et plus peuplés de l'île, et que si ce qui c'est passé à la Tour se produisait ici, ce ne serait pas quelques morts mais des milliers. Les chambres étaient toutes complètes jusqu'au moins 6 mois, nous avions tous les jours du boulot et là... C'était encore plus angoissant. J'avais supervisé toute la construction, je savais parfaitement qui avait fait quoi sur cette tour d'hôtel, bref. J'avais tout fait pour que cet endroit soit bien protégé car on était quand même sur une île, il y avait des normes à respecter.

La journée avait été franchement merdique. Il pleuvait depuis deux jours déjà, c'était bon pour mes affaires mais cela m'empêchais de bouger comme je le souhaitais, moi qui adorais courir dehors le matin, je n'avais pas pu avec la grêle qui était tombée. Les activités ne tournaient pas et en plus avec la grève, tout le monde étaient irrités. Les restaurants ne tournaient pas pour une bonne moitié, l'hôtel était désertés par des grévistes aussi c'était pénible. J'avais moi-même dus venir en aide, c'est quand même un comble pour la grande patronne non ? Du coup j'avais dû faire appeler en urgence des personnes du continent car je ne pouvais pas gérer l'hôtel avec si peu de personnes, c'était une vraie catastrophe. Et j'en parle pas de ton côté, la sécurité et les techniciens étaient les cibles de tout le monde, des bagarres avaient même éclaté entre certains du staff et donc des techniciens, car il y avait eu des morts donc forcément les personnes proches des défunts reportaient la faute sur qui ils pouvaient.

J'étais donc assez tendu, ce soir. J'avais besoin d'un verre mais je ne pensais pas trop à m'abaisser à ça Je soupire profondément en faisant le tour des salles pour la vérification du soir, donnant des directives aux chefs de salles avant donc de voir une personne que je connaissais au bar : toi. En effet, j'aurais bien balancé quelque chose mais tu avais parlé avant moi. Un bref semblant de sourire se dessine en coins, venant à m'asseoir sur l'un des confortables tabourets, soulageant mes pieds qui étaient écrasés dans de fins et hauts escarpins, car oui, je devais être irréprochable, avant d'entendre tes paroles, me retrouvant donc avec un verre. Je le lève pour donc te faire un « santé » avant de le boire. Un frisson me parcourt un peu, avant donc de lancer :

« Alors, journée difficile je présume ? »
Bien sûr, tu savais parfaitement de quoi je parlais. Ce n'était pas étonnant après tout. Je souffle doucement avant de jouer avec le verre vide, faisant signe au barman de nous resservir mais je pris du champagne pour ma part. Oui, j'avais des coups de luxe, mes origines sans aucun doute.

« On a encore eu une bagarre dans le bâtiment, y'aurais pas moyen de faire faire des rondes à quelques agents supplémentaires ? S'il en reste encore de disponible, ce que je doute un peu avec les temps qui court... » Murmurais-je légèrement en croisant les jambes tout en m'accoudant au bord du bar.